21 juin : fête de l’été, de la musique et du vinyle

Tant de choses à fêter un 21 juin. C’est officiellement l’été, les Français vont danser, mais cela n’aurait pas été possible sans moyen de diffusion.

Il y a tout juste 70 ans, le premier 33 tours était commercialisé. Le vinyle a connu des moments forts comme des moments tristes. Aujourd’hui, quelques résistants et DJ continuent à l’utiliser par amour du son légèrement granuleux.

C’est quoi un 33 tours ?

Un 33 tours c’est une galette noire en plastique qui mesure 30 centimètres de diamètre et tourne à 33 tours 1/3 par minute composée de deux microsillons, un par face. Plus les microsillons sont grands, plus la musique est longue. Un disque microsillon pouvait contenir jusqu’à 23 minutes par face à sa création (son prédécesseur, le 78 tours, ne pouvait contenir que 2 à 5 minutes de son). Le fait de pouvoir enregistrer près de 50 minutes sur un 33 tours a donné les prémices de la notion d’album.

On doit cette invention à Peter Goldmark, un américain d’origines hongroises qui est aussi à le papa de la télé couleur. C’est en 1948 que le 33 tours voit le jour dans les laboratoires de la Columbia Broadcasting System (CBS) à New York. Le 21 juin 2018 fête les 70 bougies de sa première commercialisation. Les premières œuvres vendues sont celles de Mendelssohn et de Tchaïkovski.

C’est Eddie Barclay qui a importé le vinyle en France au milieu des années 1950. Le 33 tours met très rapidement KO son prédécesseur le 78 tours jugé moins puissant et moins pratique, atteignant une production record de 2 milliards d’exemplaires dans le monde.

Le vinyle est mort, vive le vinyle !

C’est en 1982 que le vinyle tire sa révérence quand le Compact Disc (CD) arrive sur le marché mettant un terme au microsillon et permettant l’enregistrement de plusieurs heures.

En 2007, coup d’éclat pour le vinyle qui renait de ses cendres. Les ventes de vinyles augmentent de 15% aux USA puis rapidement dans le monde. Comment l’expliquer ? Un phénomène de mode et de recherche d’originalité dans des milieux comme le rap, le funk, le reggae, les musiques électroniques. Le fait de pouvoir gérer la vitesse de la musique offre d’importants champs d’expériences comme le scratch, par exemple.

En plus de séduire une certaine catégorie de DJ, les collectionneurs, audiophiles et amateurs de pochettes en carton s’arrachent certaines pièces mises en vente en enchères sur internet ou dans des salles spécialisées pouvant atteindre des prix vertigineux. En effet, trois disques de Mozart enregistrés pour Vox par le pianiste Vlado Perlemuter ont été vendus pour 10.000 dollars. Outre les ultra-fans du disque en plastique à rayures, les réseaux sociaux ont su séduire les plus jeunes avec la pratique du sleeveface (photo ci-dessous), où le principe est de remplacer sa tête avec une pochette et n’y voir, sur le cliché, aucune différence. Où encore pour décorer sa chambre ou son appartement.

Le succès du 33 tours est tel qu’une grande partie des artistes actuels sortent une version vinyle de leurs albums et des éditeurs ressortent toujours les classiques de l’époque : Stevie Wonder, Serge Gainsbourg, Nirvana ou Bob Marley par exemple.